L’apostrophe biblique de la vanité du monde, qui ouvre le livre de Qohélet, l’Ecclésiaste, a traversé l’histoire des idées et de la pensée philosophique du Moyen Age jusqu’au XXème siècle. L’omnia vanitas sert comme une devise pour signifier une évaluation négative et défiante non pas vis-à-vis de Dieu, de la nature et de la totalité des êtres, car elle semble se référer plutôt aux actions éphémères de la vie humaine : les ambitions, les richesses, les affaires, les divertissements, les croyances passagères, les présomptions de grandeur et de savoir, l’attachement aux biens du monde dont l’homme fait preuve chaque jour ne sont que vanité. Aux origines de la modernité, l’un des auteurs qui a médité constamment sur la question soulevée par cet apophtegme scripturaire est Michel de Montaigne : tout au long de ses Essais, il n’a jamais cessé de questionner les implications de l’idée de caducité, d’évanescence et de fadaise. A bonne école avec Montaigne nous avons essayé de le suivre autour d’une matière complexe, insaisissable et en permanente métamorphose comme celle de l’homme, sans la prétention d’envisager le thème de la vanité et de l’éphémère dans l’intégralité des Essais, mais en se bornant à l’exploration d’un des plus longs chapitres du troisième livre et du recueil entier – « De la vanité » – où l’on trouve la réflexion la plus approfondie de Montaigne sur l’argument. Cette exploration, à son tour, n’a pas prétendu analyser toutes les matières abordées par Montaigne dans ses longues digressions, mais s’est limitée à l’étude des figures du voyage et de la maladie, dont la portée philosophique a permis d’éclairer le sens de sa conscience de la finitude.

La conscience de la vanité chez Montaigne

Luigi DELIA
2007

Abstract

L’apostrophe biblique de la vanité du monde, qui ouvre le livre de Qohélet, l’Ecclésiaste, a traversé l’histoire des idées et de la pensée philosophique du Moyen Age jusqu’au XXème siècle. L’omnia vanitas sert comme une devise pour signifier une évaluation négative et défiante non pas vis-à-vis de Dieu, de la nature et de la totalité des êtres, car elle semble se référer plutôt aux actions éphémères de la vie humaine : les ambitions, les richesses, les affaires, les divertissements, les croyances passagères, les présomptions de grandeur et de savoir, l’attachement aux biens du monde dont l’homme fait preuve chaque jour ne sont que vanité. Aux origines de la modernité, l’un des auteurs qui a médité constamment sur la question soulevée par cet apophtegme scripturaire est Michel de Montaigne : tout au long de ses Essais, il n’a jamais cessé de questionner les implications de l’idée de caducité, d’évanescence et de fadaise. A bonne école avec Montaigne nous avons essayé de le suivre autour d’une matière complexe, insaisissable et en permanente métamorphose comme celle de l’homme, sans la prétention d’envisager le thème de la vanité et de l’éphémère dans l’intégralité des Essais, mais en se bornant à l’exploration d’un des plus longs chapitres du troisième livre et du recueil entier – « De la vanité » – où l’on trouve la réflexion la plus approfondie de Montaigne sur l’argument. Cette exploration, à son tour, n’a pas prétendu analyser toutes les matières abordées par Montaigne dans ses longues digressions, mais s’est limitée à l’étude des figures du voyage et de la maladie, dont la portée philosophique a permis d’éclairer le sens de sa conscience de la finitude.
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