Les considérations qui suivent prennent comme point de départ l’analyse des quatre modèles d’action typifiés par Max Weber, pour tenter d’en ré-élaborer conceptuellement les propriétés déterminantes et leurs possibles conséquences sociales. L’hypothèse proposée dans cette étude est que le choix des acteurs individuels de se soumettre aux normes sociales est basé sur des motivations différentes, de manière cohérente avec les dispositions et les caractéristiques socio-culturelles de leurs personnalités. Ces différences sont résumées ici. i. Dans le cas d’une action orientée vers des valeurs, l’individu se soumet aux normes en vertu de sa volonté de démontrer sa croyance en des valeurs intériorisées, de nature personnelle, et donc non séparables de sa personne. La norme devient ici l’instrument sélectionné par l’agent pour réaliser la valeur ii. Dans le cas d’une action déterminée par les affects, la conformité à la norme offre diverses possibilité d’auto-expression, finalisées à augmenter, pour l’acteur, les “avantages en situation”. En conséquence, la déviance de la prescription normative est justifiée par le fait que cette dernière pourrait limiter les possibilités d’auto-expression iii. Dans le cas d’une action orientée vers l’objectif, la soumission à l’injonction normative offre à l’agent la possibilité d’obtenir rationalement certain types d’utilité. Ceux-ci sont, à leur tour, fonctionnels à la réalisation d’objectifs de second degré. iv. Enfin, dans le cas de l’action traditionnelle, le respect des normes et des mœurs diffuses dans son environnement social offre à l’agent des avantages indéniables en termes de reconnaissance et d’approbation morale de la part des autres agents. La conformité aux normes contribue à renforcer aussi bien l’estime de soi que, à un autre niveau d’analyse, l’identité collective du groupe social.
Normes sociales et Action. Pourquoi respectons-nous les règles?
Angelo Zotti
2024
Abstract
Les considérations qui suivent prennent comme point de départ l’analyse des quatre modèles d’action typifiés par Max Weber, pour tenter d’en ré-élaborer conceptuellement les propriétés déterminantes et leurs possibles conséquences sociales. L’hypothèse proposée dans cette étude est que le choix des acteurs individuels de se soumettre aux normes sociales est basé sur des motivations différentes, de manière cohérente avec les dispositions et les caractéristiques socio-culturelles de leurs personnalités. Ces différences sont résumées ici. i. Dans le cas d’une action orientée vers des valeurs, l’individu se soumet aux normes en vertu de sa volonté de démontrer sa croyance en des valeurs intériorisées, de nature personnelle, et donc non séparables de sa personne. La norme devient ici l’instrument sélectionné par l’agent pour réaliser la valeur ii. Dans le cas d’une action déterminée par les affects, la conformité à la norme offre diverses possibilité d’auto-expression, finalisées à augmenter, pour l’acteur, les “avantages en situation”. En conséquence, la déviance de la prescription normative est justifiée par le fait que cette dernière pourrait limiter les possibilités d’auto-expression iii. Dans le cas d’une action orientée vers l’objectif, la soumission à l’injonction normative offre à l’agent la possibilité d’obtenir rationalement certain types d’utilité. Ceux-ci sont, à leur tour, fonctionnels à la réalisation d’objectifs de second degré. iv. Enfin, dans le cas de l’action traditionnelle, le respect des normes et des mœurs diffuses dans son environnement social offre à l’agent des avantages indéniables en termes de reconnaissance et d’approbation morale de la part des autres agents. La conformité aux normes contribue à renforcer aussi bien l’estime de soi que, à un autre niveau d’analyse, l’identité collective du groupe social.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.